La journée de la paix sans pain
Alors que le monde célèbre la journée internationale de la paix sous le signe d’une paix recouverte sur l’étendue du Nord-Kivu, une certaine opinion se dit que la paix est loin d’être restaurée dans cette partie de la RDC.
La paix c’est aussi la sécurité alimentaire
Les territoires de Beni, Lubero, Rutshuru au Nord-Kivu sont considérés comme des pôles de ravitaillement des grandes villes du pays. Les produits agricoles produits dans ces zones par les agriculteurs familiaux sont commercialisés jusque dans la capitale de la RDC. Depuis 2010, plusieurs agriculteurs ont été poussé à fuir leurs villages, abandonnant derrière eux leurs champs suite à l’insécurité devenue récurrente dans ces territoires. La majorité vivent aujourd’hui dans des camps des réfugiés dans les pays voisins (le Rwanda, la Tanzanie,l’Ouganda,…); d’autres dans des camps pour déplacés internes au pays et dans des familles d’accueil aussi démunies.
Ces familles, jadis unités de production sont devenues dépendantes de l’aide humanitaire aussi insuffisante pour répondre à une grande demande des personnes en besoin. Pour des analystes de cette région, il serait encore tôt de parler de la paix dans le Kivu alors que la famine vient s’ajouter au malheur( viol, violences sexuelles, meurtre, assassinat, vol, pillage,non scolarisation…) déjà causé par plus de deux décennies de guerre. Cette même opinion pense que la paix ne signifie pas absence de la guerre( bien que celle-ci n’est pas encore complètement finie au Kivu). La sécurité alimentaire préalable pour une autosuffisance locale des communautés, passe par la sécurité des agriculture, l’appui au secteur agricole, la réglementation du marché sont autant d’aspect qui devraient accompagner ce retour de la paix chanté dans la sphère internationale suite à la neutralisation du Mouvement du 23 Mars dans le Nyiragongo et Rutshuru et l’actuelle traque contre les rebelles ADF en territoire de Beni.
#NousVousGuidons, un exemple à suivre
En marge du sommet du Sommet des Nations Unies sur le Climat à New York le 23 Septembre, plusieurs ONG environnementales Africaines ont lancé la campagne Nous Vous Guidons pour demander aux dirigeants d’exiger des comptes aux pays riches qui sont à l’ origine du changement climatique et d’intensifier la lutte contre les combustibles fossiles en RDC. L’Afrique du Sud, la Jordanie, l’Égypte, la RDC, le Ghana, le Kenya, le Burundi et le Nigéria organisent des manifestations dans le cadre de la Mobilisation Populaire massive pour le Climat. Cette campagne qui constitue une initiative continentale à la veille du sommet de ce mois-ci, comprendra un appel à la prise de consciences à la problématique du développement des combustibles fossiles en RDC. C’est une campagne de mobilisation et de plaidoyer qui se mènera essentiellement sur les médias traditionnels et réseaux sociaux avant de culminer avec un rassemblement des acteurs climatiques. A Kinshasa, une marche populaire avec les cyclistes et les rollers a marqué le soutien à cette mobilisation. Voilà une action à soutenir nous a laissé entendre un internaute qui commentait l’événement sur le réseau social facebook.
Une action, pas des mots
Au moment du lancement de la campagne #NousVousGuidons, à Kinshasa, André Moliro de l’équipe Congo Power Shift a déclaré: « L’heure est à l’action, pas des mots. L’Afrique sera la plus durement touchée par le changement climatique et nous voyons déjà les effets avec plus de sécheresses, d’inondations et plus de phénomènes météo extrêmes un peu partout. Grâce à la campagne #NousVousGuidons, nous nous réunissons en solidarité avec les gens à travers le continent : de l’Égypte au Nigeria en passant par l’Afrique du Sud, le Kenya et le Ghana pour montrer à nos présidents comment lutter contre le changement climatique. »
Les militants climatiques d’Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo, du Kenya, du Nigéria, du Ghana ,du Burundi, d’Égypte et de la Jordanie se préparent à organiser des marches, concerts acoustiques, des rassemblements à vélo et des événements avec les communautés touchées par les impacts du changement climatique à la veille du sommet, mettant une pression massive sur les dirigeants à faire de réels progrès dans les discussions.
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