Fiston Mahamba Larousse

Faites-vous connaître, nous vous exploitons

Une affiche annonçant un concours entre deux artistes de Beni.
Une affiche annonçant un concours entre deux artistes de Beni.

Peu avant le regain de l’insécurité en ville de Beni, à l’est de la RDC, des opérateurs culturels y avaient initié des festivals et concours pour la promotion de la culture et des arts. Mais pas pour le bonheur des artistes.

Exploitation ou promotion

Sur la dizaine de festivals et de concours d’art organisés en ville de Beni la plupart n’ont pas connu de phase finale. Ceux qui y sont parvenus n’ont jamais remis les prix promis aux artistes. Or dans leur phase préparatoire, les organisateurs de ces événements culturels prônent la promotion de la culture. Chris Ison, un jeune artiste évoluant dans la world music à Beni jure de ne jamais perdre son temps en prenant part à un festival organisé localement.

« Nous artistes, avons toujours été exploité par ces organisateurs d’événements musicoculturels. En premier lieu ils nous convainquent de nous affilier moyennant l’argent (Exploitation) tout en nous promettant en retour une visibilité et un soutien important (Promotion) pouvant booster notre carrière artistique. Au finish, c’est la déception totale. Après avoir amassé nos frais d’inscription et l’argent récolté auprès des spectateurs et des sponsors, certains organisateurs s’éclipsent sans que l’objectif du festival soit atteint » témoigne très furieux, Chris Ison, auteur de la célèbre chanson My Number One.

Improvisation et imitation

Les organisateurs de ces festivals et concours sont pour la plupart des profanes en matière d’événementiel. Aussi la majorité des ces opérateurs culturels n’a même pas les fonds nécessaires pour l’organisation de ces événements. Ce qui explique le caractère payant de l’inscription des artistes à ces festivals. Ce sont ces fonds récoltés auprès des candidats qui sont souvent alloués aux différentes dépenses lors du lancement de ces activités (réservation de lieux de spectacle, support publicitaire, logistique…). Les autres coûts pouvant être supportés par les frais d’entrée payés par les spectateurs.

« J’ai démissionné de la direction artistique d’un festival, car la veille du démarrage, l’organisateur n’avait même pas encore réservé la salle censée abriter l’événement. », affirme Nicolas Ekila, chroniqueur de musique dans une radio locale.

Imitant ce qu’ils ont vécu dans d’autres villes ou ce qu’ils ont vu à la télé, ces mécènes improvisés ne prennent pas en compte plusieurs aspects cruciaux : public ciblé, situation sécuritaire, partenariat… pouvant mener à bien leurs activités culturelles. Conséquence, aucun festival ou concours artistique n’a connu de deuxième édition à Beni ces dernières années.

Crise de crédibilité et corruption

Au delà de ces failles organisationnelles, ces festivals connaissent une crise de crédibilité. Les décisions d’équipes de jury chapeautant ces différentes manifestations sont remises en cause par les festivaliers, voire les spectateurs. Amateurisme, fanatisme, favoritisme, corruption… voilà autant d’accusations dont font l’objet les membres de ces jurys habilités à départager les candidats. Chose grave tout ceci se passe avec la bénédiction du service étatique de la culture et des arts qui autorise le déroulement de ces activités à la seule condition de payer la taxe due.

 


Non, la nationalité congolaise n’est pas exclusive!

Carte d’électeur de la RDC, tenant lieu de pièce d’identité. Photo : Fiston Mahamba
Carte d’électeur de la RDC, tenant lieu de pièce d’identité. Photo : Fiston Mahamba

Par Fiston Mahamba Larousse à Beni-RDC

La constitution de février 2006 est claire: « la nationalité congolaise est une et exclusive. Elle ne peut être détenue concurremment avec aucune autre ». Pourtant à l’est du pays dans la région de Beni, la double nationalité est de mise. Ils sont nombreux, les habitants de Kasindi, la ville congolaise la plus proche de la frontière congolo-ougandaise, à travailler de l’autre côté de la frontière et vice-versa en jouissant de la double identité. Pour Bruno Kasonga qui a pendant longtemps analysé cette question la nationalité congolaise est une et exclusive selon la loi fondamentale. Mais en pratique, elle ne l’est pas

« Une bonne partie des députés, sénateurs et ministres ont une double nationalité. La plupart des citoyens des régions limitrophes ont une double nationalité. A Aru, à Mahagi, A Pweto, à Ndu, à Libenge, à Mobayi-Mbongo, à Soyo, Kasangulu, Zongo, à Matadi, Kahemba, Cikapa, Kipushi, Kasumbalesa, ont deux nationalités. Ils errent à travers la frontière. D’ailleurs, le Mant Yav congolais, chef de Rund (Lunda) règne sur tous les Rund du Congo, de l’Angola et de la Zambie. Qu’est-ce une nationalité pour lui? Son cas est le prototype de l’ambiguïté de la pratique des lois. A qui la faute? Les lois ne correspondent pas à notre environnement. »

Être là au moment opportun

Les échéances électorales de tous côtés constituent une opportunité pour acquérir la nationalité de son choix. La procédure est simple. Les administrations procédant à l’identification des électeurs à la veille des élections, il suffit de se pointer devant un agent et parler la langue du coin pour avoir sa carte d’électeur et pouvoir voter en tant qu’originaire du pays. Là-bas, les origines sont floues. On a les aïeux de part et d’autre de la frontière.

« Il nous est difficile de différencier l’Ougandais au Congolais ici. En plus de la langue commune, la morphologie est pareille », s’inquiète Paluku Kamuke, agent commis à la Direction Générale de Migration (DGM) au poste frontalier de Kasindi en RDCongo.

Le statut de réfugié salutaire

Les commerçants ou les travailleurs ne sont pas les seuls qui profitent de ce désordre. Les étudiants congolais profitent également de la qualité de l’enseignement à Kampala, la capitale ougandaise. L’Ouganda est aussi un bon tremplin pour ceux qui rêvent de l’Occident. Dans le pire des cas, quand on n’est pas originaire de la région et qu’on ne peut pas parler la langue locale, le statut de réfugié est salutaire. Gloire Ilunga, étudiant congolais à Kampala International University (KIU) en est conscient:

« Avec ma carte de réfugié je vis en Ouganda sans problème, d’ailleurs mes collègues pensent que je suis Ougandais, J’ai aussi introduit mon dossier pour la demande d’asile au Canada. Plusieurs parmi mes amis sont partis ainsi, je sais que la procédure sera longue, mais  j’y arriverai. »

Ce mouvement de migrants est aussi observé dans l’autre sens. Cette-fois, les motifs sont différents. Plusieurs hommes d’affaire ougandais voulant se sauver de la concurrence acharnée ou des impôts, préfèrent investir dans les villes congolaises comme Butembo, Bunia, Beni, etc. Une fois au Congo, avec leur seconde nationalité, ils agissent comme des Congolais à part entière.

Ainsi va la vie au Congo. Des lois votées et promulguées mais rarement appliquées. Alors, sérieusement, à quoi servent-elles?

 


RDC : Les offres d’emploi, une formalité?

 

Caricature des armoiries de la RDC par Fiston Mahamba Larousse
Caricature des armoiries de la RDC par Fiston Mahamba Larousse

Le taux de chômage officiel en RDC est de 96%. Or dans ce pays Africain pullulent plusieurs entreprises publiques et privées, des organismes tant nationaux qu’internationaux. Une certaine opinion attribue ce taux de chômage élevé au système de recrutement établi au sein de ces entreprises.

Par Fiston Mahamba Larousse à Beni

Recruter selon la face, non pas selon la compétence

Bienvenu Silu a 19 ans lorsqu’il décroche son diplôme d’État en 2010. Il se décide d’évoluer avec les études universitaires enfin de mieux intéresser les recruteurs. En 2013, il obtient son diplôme de grade en environnement et développement durable. Quelques mois après, en quête d’emploi, il tombe sur une offre pour un poste d’environnementaliste dans une ONG locale.

Très vite, il apprête son dossier et postule. Depuis lors il n’a eu aucune suite. Il sera surpris un jour quand cet ONG pour laquelle il avait postulé organisa une conférence sur l’exploitation du pétrole dans le parc des Virunga. Sa surprise était qu’un de ses anciens collègues avec qui ils ont terminé les études aux humanités littéraire et qui n’avait pas eu la chance de poursuivre avec les études supérieures était en train d’exposer dans cette conférence en tant qu’environnementaliste de cet ONG. La séance terminée, les gens se côtoyaient dans la cour du cadre d’accueil. Les deux anciens collègues d’école secondaire se retrouvent et engagent une discussion autour des souvenirs scolaires. Avant de se quitter, Bienvenu Silu se voit glisser quelques billets de banque par son ami qui lui dit vouloir poursuivre avec les études universitaires.

« Après que mon oncle, un poids lourd dans cet ONG m’ait recommandé à ce poste, je compte maintenant aller à l’université pour affronter la faculté cadrant avec mon poste pour bien maîtriser ce que je fais maintenant » a-t-il chuchoté à son ami chômeur qui avait postulé pour ce poste, mais sans suite malgré ses compétences dans le domaine de l’environnement.

Ici on recrute les gens de son cercle. Ceci pour diverses raisons : protéger son poste, faire émerger sa famille, son clan, sa tribu ou sa région d’origine.

«Les offres d’emploi s’affichent alors qu’on connait déjà dans la boite interne de l’entreprise qui recrute celui qui occupera ce poste. L’affichage de ces offres d’emploi est juste une formalité face à l’Office National de l’Emploi qui l’exige des entreprises avant tout recrutement», souligne Sammy Kalemberwa, gradué en Développement, au chômage depuis 5 ans.

Le secteur informel, un refuge

Cette situation amène une majeure partie des nouveaux diplômés à vivre sans emplois. Et pour survivre, ils n’ont d’autres choix que entrepreneuriat. Le chômage déguisé est devenu leur refuge. Un nombre élevé de ces licenciés, gradués, docteurs,… en dehors du circuit officiel d’emploi dans leurs domaines de formation sont devenus commerçants, commissionnaires, taxateurs, motards, cambistes,…

Les services Étatiques, un mystère ?

Mamy assume la fonction de secrétaire dans une entreprise publique. Recrutée à Kinshasa, la capitale de la RDC, elle se fait mutée dans l’Est du pays pour assumer la même fonction au sein de la même entreprise. Au bout de trois ans, dix nouveaux agents se sont ajoutés sur la liste de paie de l’entreprise. Mais au courant de ces mêmes trois années, l’entreprise n’a jamais organisé un processus officiel de recrutement. Mamy se pose la question de savoir par quel mystère ces nouveaux employés accèdent à ces postes. Aussi ces nouvelles unités dans cette entreprise n’ont pas tardé avec ce statut. Au bout d’une année, elles avaient déjà leurs numéros matricules dans la fonction publique.

«Ne vous étonnez pas de voir le nom de famille du directeur ou celui du directeur adjoint figuré deux, trois ou quatre fois sur le listing de paie. Ici on gère l’entreprise comme un petit royaume. Ces nouveaux recrus dans notre entreprise sont fils, cousins, neveux, beaux-frères,…à nos dirigeants » murmure-t-elle, les deux mains sur le clavier de son ordinateur bureau.


Fidele Bwirhonde, une vitrine de la Blogosphère Lushoise

Le journaliste et blogueur Congolais Fidèle Bwirhonde. Photo: Fidèle Bwirhonde
Le journaliste et blogueur Congolais Fidèle Bwirhonde. Photo: Fidèle Bwirhonde

Le blogging semble jusqu’à présent être l’un des outils des NTIC le moins connu et le moins exploité en RDC. Nonobstant, certaines gens font parler d’eux dans diverses zones de la RDC suite à leur activisme sur la toile via le blog.

Par Fiston Mahamba Larousse à Beni

              Autodidacte

Fidèle Bwirhonde, vit à Lubumbashi, capitale économique de la RDC. Licencié en sciences de l’information et de la communication, en département de journalisme, il n’a pas appris le blog à l’université. Après ses études, il s’initie de lui-même à créer et à publier sur un blog. Journaliste à la Radio Don Bosco, il profite de cette profession lui permettant d’avoir une vue d’ensemble sur l’actualité de sa province, le Katanga ; de son pays la RDC et de son continent, l’Afrique pour approfondir ses points de vue. Sa passion pour le blogging l’amène à être sélectionner en 2014 pour suivre la formation Wazablog modérée par Waza, la rédaction Afrique de la Radio Netherlands Worldwide. Pour lui, cette sélection vient couronner les efforts de sa longue carrière d’autodidacte en blog.

           Un magazine généraliste

Hébergé sur canalblog, FidelBlog, nom donné à son domaine, est une vitrine qui permet de jeter un regard curieux sur la province minière du Shaba et la grande République Démocratique du Congo. Les articles de fond allant du sport à la politique en passant par la culture, l’économie, la littérature, … inondent cette plaque tournante de la Blogosphère Lushoise. Une apparence rappelant celui d’un site web d’un magazine mis en ligne par un ingénieur en réseau, avec des sous-catégories vous accueille en atterrissant sur le tarmac de la Lwano (Oh !!! je voulais dire en atterrissant sur le tarmac du blog de Fidèle Bwirhonde.)

Accro aux connections

Fidele Bwirhonde aka Lenoir est de ces gens qui croient au pouvoir des relations. Sur son compte Facebook, il a plus d’un millier d’amis. Les réseaux sociaux sont pour lui non un espace de passe-temps mais plutôt un lieu où se tissent des relations en brisant le mythe des frontières. Il est présent sur la plupart des réseaux sociaux en vogue.

Membre de la Blogosphère Gomatracienne, plateforme des blogueurs la plus active en RDC, il rêve de réseauter les blogueurs de sa ville, Lubumbashi, en vue d’unir leurs efforts pour faire du Katanga aussi une richesse de la RDC en termes de Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication.


Le président Joseph Kabila envisage des mesures spécifiques pour arrêter la crise en territoire de Beni

Joseph Kabila accueilli au pied de l'avion par Julien Paluku. Photo: Magloire Paluku
Joseph Kabila accueilli au pied de l’avion par Julien Paluku. Photo: Magloire Paluku

Arrivé à Beni depuis mercredi après-midi, le chef de l’Etat Congolais, a rencontré tout le commandement des Forces Armées de la RDC en vue de mettre en place des stratégies en vue de vaincre la crise d’insécurité montée depuis deux semaines dans ce territoire de la province du Nord-Kivu.

Par Fiston Mahamba Larousse

Ce jeudi, Joseph Kabila s’est encore une fois réuni avec les membres du comite de sécurité de la ville et du territoire de Beni en vue de s’imprégner profondément de la situation. Puis suivra les consultations avec les représentants de la population dont la société civile, les mouvements de jeunes,…Ceci dans le cadre de recevoir de leur part des propositions sur les alternatives à mettre en place pour stopper l’insécurité dans la région.

Le programme de Joseph Kabila prévoit aussi une adresse à la population en vue de lui adresser un message de compassion et de réconfort durant ces moments difficiles que traverse le territoire de Beni avec la montée des actes de terrorisme des assaillants assimilés aux rebelles ADF.

Des sources proches de l’administration locale soulignent qu’à la fin de ces consultations du chef de l’Etat avec la base, quelques changements pourront intervenir dans les chaines locales de commandement de l’armée Congolaise et de la police nationale vue les complicités observées entre quelques militaires de l’armée loyaliste et les rebelles ADF.

 


Les écoles occupées par les déplacés à Oicha

Intérieur d'une salle de classe devenu dortoir. Photo: Aurélie Fontaine
Intérieur d’une salle de classe devenu dortoir. Photo: Aurélie Fontaine

Les cours ont cessé dans plusieurs écoles de la cité d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni. A la base, l’occupation des salles de classe par les déplacés ayant fui les récents massacres perpétrés par les rebelles ADF en territoire de Beni et qui ont fait plus de 80 morts.

Par Fiston Mahamba Larousse

« Lors de l’arrivée des premières vagues des déplacés, ceux-ci quittaient les salles de classe le matin en vue de permettre aux élèves de suivre cours. Mais depuis l’augmentation du nombre des déplacés suite à la succession des massacres, les enseignants ont demandé aux élèves de ne plus venir à l’école », témoigne un déplacé trouvé à l’école primaire Mbimbi. Ces déplacés venus des villages de Mukoko, Mayimoya, Linzosisene, Kiaskivi et Eringeti vivent dans des conditions déplorables sans aucune assistance humanitaires.

L’administrateur du territoire de Beni, Bernard Amisi Kalonda déplore cet arrêt des cours. Il indique que les dispositions sont en cours en vue de trouver un autre endroit pouvant héberger ces familles déplacées. « Nous sommes en pleine concertation avec le comité de déplacés en vue de parachever d’abord l’identification de ces personnes. Après cela, il sera question de trouver un endroit pouvant les accueillir en cité d’Oicha en attendant le rétablissement de la situation sécuritaire dans leurs milieux d’origine » a-t-il déclaré.

Pour rappel, le bureau local du Comité d’Aide aux Déplacés, CAD, a dénombré depuis le 09 octobre dernier plus de 604 ménages déplacés dans plusieurs écoles de la cité d’Oicha. « Ces ménages représentent plus de 2512 personnes qui occupent les salles de classe. Ce chiffre ne prend pas en compte, les déplacés venus récemment d’Eringeti car l’identification n’a pas encore été clôturé » ont indiqué des agents recenseurs de déplacés du CAD.


Déplacement massive des populations au nord du territoire de Beni

L’entrée de Mayimoya en territoire de Beni
L’entrée de Mayimoya en territoire de Beni

Les villages de Mayimoya, Mukoko, Linzosisene au nord de la ville de Beni se vident de leurs habitants. Ceci fait suite aux attaques successives des rebelles ADF dimanche et lundi derniers dans ces localités du territoire de Beni. Les populations civiles fuient vers la cité d’Oicha et le village de Samboko. Selon un habitant de Mayimoya la population craint les représailles des rebelles ADF qui se sont attaqués aux civiles les accusant d’avoir collaboré avec les Forces Armées de la RDC lors des opérations Sokola1 lancées par l’armée Congolaise contre cette rébellion Ougandaise.

Ces informations sont confirmées par les sources administratives et de la société civile locales qui confirment que les déplacées sont hébergés dans les familles locales. Bernard Amisi Kalonda, administrateur du territoire de Beni confirme avoir reçu une demande des déplacés cantonnés au village de Samboko, qui sollicite le déploiement des militaires Congolais dans ce village pour sécuriser les déplacés. « Nous avons déjà contacté le commandement du premier secteur des Fardc sur place en vue de prendre des mesures conséquentes pour sécuriser les déplacés. Aussi, l’armée est en cours d’organisation en vue de restaurer leur présence dans tous les villages déjà conquis par les FARDC de mains des rebelles ADF» a renchéri Bernard Amisi Kalonda.

Pour Vickos Isesomo, président de la société civile du secteur de Beni-Mbau, ces déplacés ne sont pas encore identifiés par les services administratifs locaux. Il déplore les conditions de précarité dans lesquelles ils vivent. « Ces déplacés ne venaient que de regagner leurs villages après la libération de ces derniers par les FARDC. Maintenant ils sont encore obligés à se déplacer pour sauvegarder leur vie » a-t-il déclaré à Xinhua.

Pour rappel, les rebelles ADF ont lancé des assauts contre les villages de Linzosisene, Mukoko et Mayimoya en territoire de Beni le dimanche et lundi derniers. Ces attaques sporadiques se sont soldées par la mort d’une vingtaine des civils et le kidnapping de plus de cinquante personnes. Celles-ci ont été les premières attaques de cette rébellion contre les villages déjà récupérés par l’armée Congolaise depuis le lancement des opérations Sokola1 contre les ADF en territoire de Beni en janvier 2014.


50 chutes potentielles ; Zéro Ville éclairée

Riviere Semuliki. Credit photo: salamablog.over-blog.com
Riviere Semuliki. Credit photo: salamablog.over-blog.com

La division provincial du plan de la province du Nord-Kivu a localisé et identifié 50 chutes pouvant fournir de l’électricité à cette province et à d’autres coins tant de l’intérieur que de l’extérieur de la RDC. Ces sources d’énergie électrique une fois mises en marche peuvent produire 217,50 mégawatts précise la même source. Et si on y ajoutait le gaz méthane contenu dans le lac Kivu, il ressort que seul ce secteur énergétique peut booster l’essor économique du Grand Kivu.

Par Fiston Mahamba Larousse WA BIONDI

Aucune ville de la province du Nord-Kivu ne consomme l’énergie électrique produite par l’une de ces 50 chutes. La ville de Goma, capitale de cette province, est dépendante du courant produit par la centrale hydroélectrique de Ruzizi au Sud-Kivu. Ceux qui vivent ou ont déjà séjourné à Goma sont témoins de la cadence du délestage des lignes de la Société Nationale d’Electricité alors que Gisenyi, ville Rwandaise voisine à Goma, aussi connectée à la centrale hydroélectrique de Ruzizi brille jusqu’au petit matin.

Direction Kasindi-Lubirihya, agglomération frontalière avec l’Ouganda en territoire de Beni. Cette cité en pleine expansion est entourée de plusieurs rivières avec des chutes potentielles pour l’hydroélectricité. Il s’agit de Semuliki I, II ; Rwenzori I, II ; Kivuwe et Karuruma. Ces sources peuvent produire une énergie estimée à 70 mégawatts. Aussi faut-il rappeler que la rivière Semuliki est l’une d’importantes sources du fleuve Nil, qui lui avec ses barrages fait du Soudan, de l’Ethiopie et de l’Egypte des pays les mieux cotés en terme de consommation du courant électrique par habitant.

Hélas Kasindi-Lubirihya importe son courant de l’Ouganda voisin. Et ici la fourniture de cette denrée semble-t-il dépend des humeurs que Kinshasa affiche vis-à-vis de Kampala. Il suffit que Lambert Mende, porte-parole du gouvernement Congolais indexe l’Ouganda dans telle ou telle autre affaire pour que cette cité se voie dans les noirs ou subisse des menaces de coupure d’électricité.

Les réseaux lacustres sur le Lac Kivu et Edouard non balisés, la non émergence du secteur industriel dans cette région tirent leur origine au manque du courant électrique.

La conséquence majeure de cette situation est qu’aujourd’hui 98% des habitants du Nord-Kivu utilisent le bois de chauffe et 2% du pétrole, des groupes électrogènes privés et récemment des panneaux solaires. « Ceci a une très grande répercussion sur l’environnement » souligne Aimé Mateso, enseignant à l’Institut Supérieur de Développement Rural de Beni. Il pense que le gouvernement tant provincial que national devra solliciter auprès de leurs bailleurs la construction de ces centrales hydroélectriques. « Ces projets réduiront sensiblement la déforestation et offriront des emplois aux habitants du Kivu » conclu-t-il.

 


Beni, ces casques devenus masques

Le port des casques est nécessaire pour la protection des motocyclistes. Crédit photo: www.frerebenoit.net
Le port des casques est nécessaire pour la protection des motocyclistes. Crédit photo: www.frerebenoit.net

Il y a à peine un mois, le port des casques est devenu obligatoire tant pour les motards que pour les clients en ville de Beni, 350 Kilomètres de Goma au Nord-Kivu. Les habitants n’ayant pas adhéré à ce projet dès le début se disent que ces dispositifs de protection sont devenus aujourd’hui un objet des tracasseries.

Par Fiston Mahamba Larousse à Beni

Un projet conçu sans les concernés

Lors du lancement de l’opération exigeant le port des casques par Nyonyi Bwanakawa, maire de la ville de Beni, plusieurs voix se sont levées pour dénoncer ce projet qui a été lancer sans le consensus des taximen. Ceux-ci ont grevé pendant une semaine pour s’opposer à la hausse des prix des casques dans les magasins à l’annonce de cette mesure par l’administration locale.  Un délai supplémentaire leur fut accordé pour se procurer ce dispositif. Une semaine après il a été demander à  ces motocyclistes de se procurer un deuxième casque pour leurs clients. Sans résistance, ceux-ci ont obtempéré à cette mesure. Mais la résistance a été observée de la part des clients usant ce moyen de transport.

Casque ou masque?

Les malfrats en profitent pour mener leurs opérations. Désormais ils peuvent prendre un taxi et se voiler la face. Ce qui le faciliterai la non défection par les services de sécurité ou toute personne pouvant les identifier.Les taximen étant voilés profitent aussi de ces casques devenus masques pour détourner des colis leur confiés pour acheminement. Les femmes commerçantes sont les plus touchées par ces actes malicieuses des motards.

Et la menace Ebola?

A l’annonce de la résurgence de l’épidémie d’Ebola en RDC par le territoire de Boende en Équateur, plusieurs messages de sensibilisation pour s’épargner de cette maladie à virus ont été lancé par les organisations sanitaires. Parmi les sources de contagion figure la sueur qui probablement s’échange entre les différents clients qui portent les casques que leurs disponibilisent les motards. La population émet un S.O.S et demande aux autorités de suspendre la mesure de port des casques en attendant que cette menace soit complètement éradiquer du pays.

 

 

 

 

 


La journée de la paix sans pain

L'acces à l'eau potable est encore une peine à l'est de la RDC. Credit photo: Jeunes Reporters de l'Ituri
L’accès à l’eau potable est encore une peine à l’est de la RDC. Crédit photo: Jeunes Reporters de l’Ituri

Alors que le monde célèbre la journée internationale de la paix sous le signe d’une paix recouverte sur l’étendue du Nord-Kivu, une certaine opinion se dit que la paix est loin d’être restaurée dans cette partie de la RDC.

La paix c’est aussi la sécurité alimentaire

Les territoires de Beni, Lubero, Rutshuru au Nord-Kivu sont considérés  comme des pôles de ravitaillement des grandes villes du pays. Les produits agricoles produits dans ces zones par les agriculteurs familiaux sont commercialisés jusque dans la capitale de la RDC. Depuis 2010, plusieurs agriculteurs ont été poussé à fuir leurs villages, abandonnant derrière eux leurs champs suite à l’insécurité devenue récurrente dans ces territoires. La majorité vivent aujourd’hui dans des camps des réfugiés dans les pays voisins (le Rwanda, la Tanzanie,l’Ouganda,…); d’autres dans des camps pour déplacés internes au pays et dans des familles d’accueil aussi démunies.

Ces familles, jadis unités de production sont devenues dépendantes de l’aide humanitaire aussi insuffisante pour répondre à une grande demande des personnes en besoin. Pour des analystes de cette région, il serait encore tôt de parler de la paix dans le Kivu alors que la famine vient s’ajouter au malheur( viol, violences sexuelles, meurtre, assassinat, vol, pillage,non scolarisation…) déjà causé par plus de deux décennies de guerre. Cette même opinion pense que la paix ne signifie pas absence de la guerre( bien que celle-ci n’est pas encore complètement finie au Kivu). La sécurité alimentaire préalable pour une autosuffisance locale des communautés, passe par la sécurité des agriculture, l’appui au secteur agricole, la réglementation du marché sont autant d’aspect qui devraient accompagner ce retour de la paix chanté dans la sphère internationale suite à la neutralisation du Mouvement du 23 Mars dans le Nyiragongo et Rutshuru et l’actuelle traque contre les rebelles ADF en territoire de Beni.

#NousVousGuidons, un exemple à suivre

En marge du sommet du Sommet des Nations Unies sur le Climat à New York le 23 Septembre, plusieurs ONG environnementales Africaines ont lancé la campagne Nous Vous Guidons pour demander aux dirigeants d’exiger des comptes aux pays riches qui sont à l’ origine du changement climatique et d’intensifier la lutte contre les combustibles fossiles en RDC. LAfrique du Sud, la Jordanie, l’Égypte, la RDC, le Ghana, le Kenya, le Burundi et le Nigéria organisent des manifestations dans le cadre de la Mobilisation Populaire massive pour le Climat. Cette campagne qui constitue une initiative continentale à la veille du sommet de ce mois-ci, comprendra un appel à la prise de consciences à la problématique du développement des combustibles fossiles en RDC. C’est une campagne de mobilisation et de plaidoyer qui se mènera essentiellement sur les médias traditionnels et réseaux sociaux avant de culminer avec un rassemblement des acteurs climatiques. A Kinshasa, une marche populaire avec les cyclistes et les rollers a marqué le soutien à cette mobilisation. Voilà une action à soutenir nous a laissé entendre un internaute qui commentait l’événement sur le réseau social facebook.

Une action, pas des mots

Au moment du lancement de la campagne #NousVousGuidons, à Kinshasa, André Moliro de l’équipe Congo Power Shift a déclaré: « L’heure est à l’action, pas des mots. L’Afrique sera la plus durement touchée par le changement climatique et nous voyons déjà les effets avec plus de sécheresses, d’inondations et plus de phénomènes météo extrêmes un peu partout. Grâce à la campagne #NousVousGuidons, nous nous réunissons en solidarité avec les gens à travers le continent : de l’Égypte au Nigeria en passant par l’Afrique du Sud, le Kenya et le Ghana pour montrer à nos présidents comment lutter contre le changement climatique. »

Les militants climatiques d’Afrique du Sud, de la République démocratique du Congo, du Kenya, du Nigéria, du Ghana ,du Burundi, d’Égypte et de la Jordanie se préparent à organiser des marches, concerts acoustiques, des rassemblements à vélo et des événements avec les communautés touchées par les impacts du changement climatique à la veille du sommet, mettant une pression massive sur les dirigeants à faire de réels progrès dans les discussions.